dimanche 11 avril 2010

Contrepied de http://patriciatadros.blogspot.com/ du 21 février 2010

Le blogue est répandu. Le blogue est à la mode. Le blogue est un outil de travail, mais il est aussi un outil de divertissement. Dans celui de Patricia Tadros, en date du 21 février 2010, il est question de cette invention du monde technologique de la fin du 20e siècle et de son utilité pour les journalistes osant être à la page. Son opinion, quoique très bien appuyé par une argumentation solide et bien documentée, m’a portée à réfléchir un peu plus sur cette technologie, son utilisation par le public en général et son efficacité réelle dans le monde de la communication, spécialement chez les journalistes. Je tenterai donc, dans les prochaines lignes, d’apporter quelques éléments d’opposition pour étayer ma pensée par rapport à son point de vue.


Le blogue est un lieu d’expression de l’internaute actif. Un lieu d’expression diversifié : les thèmes peuvent être personnels, tel un journal intime, ou d’aspect public, portant sur la politique, l’environnement, la santé, bref tout sujet d’enjeu public. Il est constitué « d’entrées » ou de « billets » (Gloaguen, 2004; cité par Tadros). Chacune des publications est datée et présentée de la plus récente à la plus ancienne (antéchronologique) et est archivée pour consultation ultérieure pour tout visiteur ou abonné du blogue. Chacune de ces publications peut être commentée par les visiteurs ou les abonnés, chacun pouvant alors s’exprimer sur le sujet exposé ou compléter la discussion. Le blogue « peut être mono ou multithématique, personnel, associatif ou professionnel, d’un auteur unique ou collaboratif » (Id., 2004; cité par Tadros). Les blogues sont gratuits et faciles d’utilisation et, ensemble, ils forment ce qu’il est convenu d’appeler la blogosphère.

L’auteure, dans son texte sur le blogue, affirme que celui-ci est un outil essentiel pour le journaliste, une « plus value ». Si plusieurs arguments sont convaincants et réalistes, ils ne sont pas à toute épreuve. De même, les citoyens ne sont pas nécessairement tous et en toutes circonstances bien servis par l’outil blogue. Voyons les principaux arguments de Tadros et quelles en sont leurs limites.

Premier argument : « Les blogues créent un lien entre le journaliste et le citoyen. »

Il va sans dire, il s'agit là d'un argument qui se veut « béton ». En effet, le blogue est une occasion supplémentaire, facilitante, pour que le citoyen puisse communiquer avec le journaliste. Il s’ajoute à la lettre manuscrite, au téléphone et l'adresse courriel (rares sont les journalistes dont l'adresse courriel personnelle ne figure pas en tête de son article ou au bas de l'écran de télé). Contrairement aux deux premiers moyens, le blogue est moins engageant, moins accaparant, car l’interaction est asynchrone, tout comme le courriel. Celui-ci étant accessible au public depuis quelques années déjà, le blogue n'est donc pas un outil de communication d'absolue nécessité afin de créer ce lien ou de le maintenir. Autrement dit, avant son utilisation répandue, le public pouvait déjà réagir aux articles des journalistes, apporter des correctifs et donner son point de vue. Tout comme le courriel, le blogue permet au journaliste de revenir plus tard aux commentaires des lecteurs. S’il trouve le temps, bien sûr, ce qui semble de plus en plus rare chez les membres de cette institution. Car pour l'un comme pour l'autre, rien n'oblige le journaliste à tout lire et à répondre à tous. Je peux affirmer, par expérience, avoir vu des journalistes supprimer en bloc les courriels reçus et privilégier le téléphone. Comme si l'effort que représente l'appel téléphonique de nos jours rendrait à ce vieil outil son importance dans la communication, le courriel étant devenu trop facile et trop imprécis (un courriel dont l'adresse est par exemple « slicedeconcombre@hotmail.com » et non signé n'a rien de très crédible).

Comme dans bien d’autres domaines, les coupures de postes ont rendu les tâches des journalistes plus lourdes. Avec les déclinaisons multiplateformes, le temps est encore plus restreint. « [Les nouveaux journalistes] doivent être rapides, maîtriser tous les sujets, pondre deux à trois articles par jour, sinon plus. Et alors que leurs prédécesseurs travaillaient pour un seul média, eux doivent alimenter plusieurs plateformes » (Houdassine, 2009). C'est ainsi qu'Ismaël Houdassine décrit les nouveaux métiers du journalisme, dans l'édition d'octobre 2009 du Trente. Le temps dévolu aux contacts réels avec le public ne peut donc pas être plus grand qu’avant et la discussion bonifiée. Si des chroniqueurs ou des journalistes d'opinion s'inspirent des commentaires des lecteurs pour relancer leur écriture, il serait étonnant que cette façon de faire soit systématique. À moins, bien sûr, que des recherchistes puissent inclure la lecture des commentaires dans leurs tâches. Parfois, les journalistes ont aussi affaire à des personnes dont le taux de patience envers diverses irrégularités du monde est à son plus bas niveau et qui trouvent ainsi une tribune pour crier leur ras-le-bol. Certains de ces internautes sont tellement actifs qu'ils envahissent les blogues de multiples commentaires pas toujours pertinents ni constructifs. Patrick Lagacé rapporte ce fait sur son propre blogue : « Onze messages, ça bat presque Daniel Thiboutot, alias BigDan ou Jello0333, un autre sympathique internaute qui croit qu'Internet haute vitesse n'a qu'une seule fonction, dans la vie : inonder le blogueur de Cyberpresse de ces judicieuses opinions non-sollicitées. » (Lagacé, 2007) Dans les mots « judicieuses opinions non-sollicitées » transparaît également un état d'esprit où la profusion des commentaires a vite tôt fait de rendre leur lecture astreignante et inutile.

Deuxième argument : « Le blogue du journaliste devrait permettre à celui-ci d’écrire et de mettre en ligne des choses dont il n’a pas eu le temps de parler dans son journal […] ».

Avant de poursuivre, je dois être claire et mettre une chose au point : en communication publique, on ne peut pas être contre la technologie. Il faut être là où se tient le public potentiel, le public cible, la discussion citoyenne. Le blogue est en effet un outil positif pour le journaliste afin de, par exemple, compléter ses textes et réagir avec les lecteurs. Je ne m'en cache pas : j'en lis. Cependant, dans certains médias ou chez certains journalistes, la réalité est bien différente. Ces blogues sont souvent le pendant Web des pages d’humeur qu'ils écrivent dans les médias traditionnels, du genre « mon commentaire », « mon opinion », « mon éditorial ». Les journaux et les médias électroniques en sont remplis et le blogue en est souvent une extension. Pour une Chantale Hébert il y en a bien deux qui n’apportent pas beaucoup à l’information publique. Pourtant, à mon sens, apporter des faits et contribuer aux débats est le rôle premier du journalisme : « À la base, le journaliste est avant tout un témoin qui rapporte le plus fidèlement possible les faits importants de la vie de notre société » (FPJQ, 2010).

Troisième argument : « [Le blogue est] un excellent moyen de fidéliser un public ».

Poussons un peu la réflexion… Le public se fidélise-t-il grâce au blogue où le public des blogue n’est-il pas un public déjà « fana », déjà fidèle au journaliste par le quotidien, l’hebdo, l'émission de radio ou de télé? À moins d’être un média pur « www », il est permis de croire que le blogue ne crée pas la fidélisation, mais contribue certes à la maintenir. Je suis plutôt d’avis que le lecteur assidu d’un journaliste dans son média traditionnel aura tendance à le suivre aussi sur le Web. Fidéliser, c’est selon le Petit Robert, « rendre (le consommateur) attaché à son produit » (Rey-Debove et Rey, 2002:1064). Pour avoir le goût de lire un blogue et de le commenter, il faut déjà être « attaché » au produit journalistique qu’il contient et à l'auteur des textes.

Les blogueurs et le débat public

Le plus intéressant maintenant que tout ceci est dit, à mon sens, c’est de se tourner en premier lieu du côté du public, des blogues citoyens et de leur utilité réelle pour les journalistes. Plusieurs questions m’assaillent : Quelle est la pertinence de la contribution citoyenne dans la profusion d’informations de toutes sortes sur le Web et ailleurs? Qu’apporte réellement le blogue pour le citoyen? La minute de gloire? « Mon film à moi»? Pour les journalistes, que peuvent leur apporter réellement les blogues? Rares sont les blogues citoyens qui citent leurs sources. Comment donc être sûr des affirmations? Les dérapages sont toujours possibles. Enfin, le débat public, à travers tout cela, s’en trouve-t-il vraiment aidé?

Ce sont beaucoup de questions en même temps, mais regardons d'abord du côté du public. Il y a des dizaines de millions de blogues sur le Net (Lapointe et Drouin, 2007) et la majorité d'entre eux n'a pas de réel intérêt pour le débat public. « Most bloggers are folks for whom the format is fun, easy way to create a personal journal for their own enjoyment or that of their family and friends. Enhancing democracy is not high on the agenda. » (Singer, 2006 : 23) Si, disons (je ne saurais dire la proportion exacte), 95 % à 98 % des blogueurs sont des blogueurs « du dimanche », il est également possible que les commentaires sur les blogues des journalistes soient à 95 % non pertinents, ce qui ajoute à l'exaspération si ces derniers en ont 50 à lire pour une seule publication. Cela nous ramène à la saute d'humeur de Patrick Lagacé...

En fait, que tout un chacun donne son opinion sur un sujet n’apporte pas beaucoup au débat public, en soi. Le Meur affirme même que « une grande quantité d'information diffusée sur les blogs est de mauvaise qualité, biaisée, mal écrite et dangereuse pour ses lecteurs » (Le Meur, 2007 : 146). Si on excepte tous les blogues à caractère personnel portant sur des sujets inoffensifs, une bonne part de ceux qui s'expriment sur des sujets d'actualité sont conçus d'information non vérifiée, si ce n'est de rumeurs. Pourtant, selon Lazar, « la rumeur peut être considérée comme une forme active de la communication sociale; elle exprime les inquiétudes et les angoisses d'une partie du public face à la manipulation de l'information » (Lazar, 1995 : 55). La rumeur est donc normale, car « l'opinion publique [même si la première source est le plus souvent les médias traditionnels] a toujours été structurée par les canaux parallèles » (Id., 1995 : 55), dont font partie les blogues. En fait, les blogues remplacent aujourd'hui « la conversation », pour ne pas dire « le potinage », par moment. Le débat et la formation de l'opinion publique, qui à la fin provoquent les changements dans une démocratie, prennent donc leur source dans les médias. Les sujets sont ensuite discutés de façon interindividuelle puis débattus en groupe. C'est exactement ce qui se passe sur les blogues les plus courus, qui ne sont pas la majorité, rappelons-le. Il est intéressant de constater que les blogues subissent la même dynamique du groupe que lors de discussions en face à face. Les arguments sont exposés, débattus et une solution de consensus est habituellement envisagée pour le bien-être du groupe. On retrouve souvent ce même processus dans les commentaires des blogues.

Jusque là, de ce point de vue, rien ne permet d'affirmer que les blogues sont plus importants pour le débat public que les conversations de visu entre individus. Ce processus est normal; il tend seulement à changer de lieu commun, d'« arène », pour utiliser un terme à la mode en communication. Cela dit, rien ne permet d'affirmer en l'occurrence que ces discussions en ligne ont plus d'impact sur l'évolution de la démocratie. Ils ne sont pas non plus une source suffisamment importante pour le journaliste. Le citoyen s’exprime, mais il est peu entendu, ou du moins de façon limitée. En effet « s’il est des blogs qui « réussissent », la grande majorité d’entre eux « échouent » à produire un engagement réciproque et durable de l’auteur et de son public » (Cardon et Delaunay-Teterel, 2006). Le citoyen peut former un groupe autour de lui, mais la portée de la discussion, pour la majorité, dépasse rarement celle qu'elle aurait de personne à personne. C'est la loi du bouche-à-oreille, confiné aux cercles des familles et des amis. Enfin, il faut aussi savoir que « les sujets les plus populaires de ceux qui écrivent ne sont pas nécessairement les plus lus » (Lapointe et Drouin, 2007). Pour illustrer cet état de fait, je vous invite à jeter un oeil sur ce blogue inoffensif et très personnel, qui parle des joies de l'enseignement, mais aussi de tout et de rien : ehbendisdonc.blogspot.com. Il est l'œuvre d'une « employée du secteur tertiaire qui enseigne au secondaire à des jeunes qui ne veulent qu'assouvir leurs instincts primaires ». Les réactions aux publications ne dépassent rarement une dizaine de commentaires, pour les textes les plus populaires, et ce, malgré une durée de vie de quatre ans déjà. Vous pouvez également visiter, pour comparer, ce blogue d'Olivier Duhamel : linstigateur.blogspot.com consacré à la politique et à l'actualité québécoise, dont les billets suscitent également peu ou pas de commentaires. Évidemment, ces exemples ne prétendent pas représenter tous les blogues, mais sont des exemples fréquents.

Blogues et journalisme citoyen

Le public des médias comme des blogues n'est pas un gage de qualité. Le fameux débat sur la définition réelle du journalisme, la diminution de la qualité et de la fiabilité de certains médias et la tendance « people » ou au sensationnalisme se répercutent également dans l'évolution des blogues. Que des gens aux premières loges d'un cataclysme mettent en ligne photos, vidéos et information de premier ordre est un réel avantage pour l'information publique, mais certainement pas pour le débat public. Et c'est là, à mon sens, que doit résider le principal enjeu de la distinction blogue/journalisme citoyen/journalisme professionnel. Le journaliste peut, lui, se nourrir à quelques blogues réputés pour leur crédibilité et leur apport à des sujets d'actualité, mais il est permis de croire qu'il est, par les moyens dont il dispose, celui qui est encore aujourd'hui le plus à même de fouiller l'information et de fournir les faits les plus justes. Prenons pour exemple les blogues de politiciens. Ces derniers l'utilisent pour débattre, transmettre de l'information, maintenir un lien. Ils peuvent être intéressants pour les journalistes, mais peut-on prétendre avoir là des informations valables? Aucun fait ne peut réellement faire son chemin par la langue de bois sans une enquête et un décorticage adéquat des sous-entendus et la mise en perspective des promesses déjà faites.

Il est futile de croire, à mon avis, que tout le monde peut, même avec la force du groupe, surpasser l’efficacité du journalisme institutionnalisé. Je ne crois pas non plus que les citoyens peuvent même aspirer à faire partie de cette institution, dussent-ils écrire parfaitement et avoir les meilleurs scoops. Leur seule façon d'apporter une contribution significative est d'effectuer une recherche rigoureuse et appuyée pour produire leurs billets. Le journalisme citoyen est un produit de la société de consommation et de son goût pour l'immédiateté et le sensationnel. Il y a un engouement certain qui découle des mêmes tendances à consommer de la nouvelle bonbon et facile à digérer. Évidemment, comme ailleurs, il y a réellement des gens qui participent aux débats, qui s’impliquent, qui se documentent et qui savent de quoi ils parlent, et ce, autant dans une salle de conseil municipal que sur un blogue. Ces gens ne sont pas la majorité et, par conséquent, les blogues ne sont pas tous dignes d’intérêt et réellement impliqués dans les débats publics. Je fais ici un parallèle avec le courrier des lecteurs et les tribunes téléphoniques : il y a des gens qui écrivent ou appellent constamment. Cette implication est déjà existante. Dans la complémentarité que peuvent offrir les blogueurs au journalisme, on est plus à même de retrouver le fait divers que les sujets de débat politique, du fait de l'accessibilité à la documentation ou aux sources de premier ordre.

Liberté d'expression et contrôle de l’information

Inévitablement, les notions de contrôle des blogues et de leur contenu par les propriétaires des sites ou de l’entreprise média qui les hébergent, de liberté d'expression et de droit à l'information reviendront systématiquement dans les débats sur l'usage du blogue et l'interaction entre blogueurs et journalistes. L'un des avantages majeurs des blogues citoyens est d'éviter que la couleur politique d'un média ou des responsables de l'agenda, les journalistes en l'occurrence, sélectionnent les nouvelles à la lumière, inévitablement subjective, de ce qui leur semble important pour le lectorat ou l'auditoire. En ce sens, l'engouement de plus en plus prononcé des journalistes pour certains blogueurs, spécialement ceux qui traitent de politique ou de sujets chauds, apportera certainement des questionnements nouveaux. Les grandes questions qui sont déjà dans toutes les bouches et qui font l'objet de spéculations de toutes sortes sont : quel est le rôle qui sera dévolu au journaliste « professionnel » dans cette aventure de l'information sur le Web et quel est celui du blogueur (qui affirme ne pas être un journaliste)? De quelle façon pourront se développer ces interactions harmonieuses dans l'intérêt du débat public sans tomber dans les dérapages? Pour plusieurs blogues, il est impossible de connaître la véritable identité des auteurs. Il est également difficile de connaître tout l'envers du décor des idées ou des faits rapportés. Ainsi, qui contrôle vraiment? L'avenir le dira. Peut-être.

Bibliographie

Cardon, Dominique et Hélène Delaunay-Teterel. 2006. « La reprodution de soi comme technique relationnelle. Un essai de typologie des blogs par leurs publics ». In: Réseaux 4/2006, No 138, pp. 15-71.

Duhamel, Olivier. 2010. L'instigateur. Blogue [En ligne] URL: http://linstigateur.blogspot.com/. Consulté le 11 avril 2010.

Fédération professionnelle des journalistes du Québec. 2010. « Devenir journaliste », site Internet de la FPJQ. [En ligne] URL: http://www.fpjq.org/index.php?id=113. Consulté le 9 avril 2010.

Gloaguen, Laurent. 2004. C'est quoi un blogue? [En ligne]. URL: http://embruns.net/carnet/etude-du-blogue/cest-quoi-un-blogue.html. Consulté le 11 avril 2010.

Houdassine, Ismaël. 2009. « Les nouveaux métiers ». In: Le Trente - Dossier Journaliste à tout faire, vol. 33, No 9, octobre, pp. 12-13.

Lagacé, Patrick. 2007. « Onze messages, onze! ». Cyberpresse Blogues. [En ligne] URL : http://ww.cyberpresse.ca/article/20070116/CPBLOBGUES14/7011616&blogdate=20070116&cacheid=20070116%5C. Consulté le 11 avril 2010.

Lapointe, Pascal et Josée Nadia Blouin. 2007. « Le blogue pour les nuls ». In Science, on blogue! Le nouveau monde d'Internet. Québec: Éditions MultiMonde, pp. 39-52.

Lazar, Judith. 1995. L'opinion publique. Paris : Dalloz, 147 p.

Le Meur, Loïc. 2007. Blogs & Podcasts. Paris : Dunod, 198 p.

Le Prof. 2010. Blogue Eh ben dis donc... [En ligne] URL: http://ehbendisdonc.blogspot.com/. Consulté le 11 avril 2010.

Rey-Debove, Josette et Alain Rey. 2002. Le nouveau Petit Robert. Dictionnaire alphabétique et analogique de la langue française. Paris : Dictionnaires Le Robert, 2949 p.

Singer, Jane B. 2006. « Journalists and News Bloggers : Complements, Contradictions, and Challenges ». In : Uses of Blogs. New York : Peter Lang Publishing, Inc., pp.23-32.

samedi 20 février 2010

Le futur est dans le téléphone

En 10 ans, les technologies de l’information et des communications ont fait un bond impressionnant. Les changements et les améliorations surviennent à vitesse grand V. En 10 ans, on a vu l’essor des sites de réseautage, de la capacité de transport des réseaux informatiques, de la qualité de l’image et du son des appareils et de la multiplication des interconnexions. Du côté de la téléphonie mobile, en 10 ans, la première génération, analogique, a fait place à la deuxième, numérique, et finalement à la troisième. La quatrième est à nos portes. En communication, les changements technologiques sont plus rapides que la capacité d’adaptation des professionnels et les possibilités sont exploitées à pas de tortue. En 2007, Apple lançait le Iphone, un appareil révolutionnaire permettant de naviguer sur Internet et de télécharger une multitude d’applications sensées rendre la vie plus facile. Ou à tout le moins plus ludique. Mais où en est le marketing mobile à cet égard? Les prochaines lignes feront un tour de table non exhaustif des possibilités et des avantages pour les communicateurs et les entreprises de la communication mobile à l’aide des téléphones dits « intelligents », en recensant également quelques expériences tentées récemment.

Avant d'aller plus loin, il convient de brosser un portrait de ce qu'est un téléphone intelligent, par opposition à un téléphone mobile conventionnel. Les téléphones de première génération (1G), analogique, ne servaient que la voix. Avec la venue de la deuxième génération, numérique, ce sont les données qui se sont ajoutées à la voix. On pouvait envoyer des SMS (Short Message Service). Avec la troisième génération (3G) et bientôt la quatrième, le transfert d'information est décuplé. Il permet l’envoi d’information sous forme d'image et de son, de la vidéo, et ce, simultanément. C'est ce qui a permis l'avènement des téléphones intelligents, ou smartphones. Le téléphone intelligent joue un rôle double de téléphone et d'ordinateur, permettant une multitude de possibilités de connexions via les réseaux Internet et Bluetooth et incluant les fonctionnalités d'agenda, de navigation Internet, de consultation de courrier, de messagerie instantanée, de GPS, etc. Ils sont littéralement une miniaturisation de l'ordinateur. L'utilisateur peut donc avoir les mêmes habitudes avec son téléphone portable qu'à son ordinateur, y compris l'interaction sur des sites sociaux comme Facebook ou MySpace, ou encore écouter de la musique ou la télévision.



Mais il y a un plus à ces petits appareils: ils sont conçus pour exploiter une panoplie hallucinante de logiciels que l'utilisateur télécharge sur des sites appropriés. Apple, pour son Iphone, a mis en ligne un site appelé AppStore où on retrouve pas moins de... 115 000 applications différentes et pas toutes gratuites. Il s'agit là d'une opération marketing efficace. Une vache à lait, dirait-on de façon assez à propos. À quoi servent ces « apps »? La réponse idéale est : « Vous cherchez? Nous l'avons. » Pour résumer, on peut classer les « apps » sous différentes catégories, dont jeux, « entertainment » (musique, vidéo, images, sonneries, etc.), logiciels pratiques (« lifestyle ») pour la cuisine, la rénovation, la recherche, l'écriture, la lecture, le calcul, la magasinage, etc, logiciels « branchés » pour obtenir au fur et à mesure les dernières actualités, logiciels pour l'extérieur « Great Outdoors » (GPS, routes, sentiers pédestres, etc.), auxquels s'ajoutent encore « productivity », « travel », « photography », « education » et, bien entendu, « weather », pour ne nommer que ceux-ci. Bref, on aura jamais été aussi bien servi par un ordinateur portable que par le Iphone en personne et tous ses cousins qui osent jouer dans ses plates-bandes : Blackberry, Palm et plus récemment le Nexus One de Google et le Levono chinois. Fabien Deglise (Le Devoir, 2009), ne saurait mieux dire: « un objet « dématérialisé » qui modifie la façon de communiquer, de s'informer, de travailler, de jouer, de cuisiner... »

Quatre milliards. À la fin de l’année 2008, l’Union internationale des télécommunications estimait à ce chiffre le nombre de téléphones mobiles dans le monde (Wikipédia, 2010). Au Canada, en 2008, 74,3 % des ménages possèdent au moins un téléphone cellulaire. Au Québec, ce chiffre se situe à 65,5 %. À noter que parmi les locataires, ce chiffre grimpe à 78,2 % (Institut de la statistique du Québec, 2009). Beaucoup d’entre eux n’ont que cet appareil et aucune ligne terrestre. Même si 65 % semble un taux peu élevé, il faut toutefois rappeler que les générations plus jeunes tendent à utiliser cet appareil dans une forte majorité et qu’il est à parier qu’ils ne changeront pas leurs habitudes en vieillissant. On devrait voir une augmentation exponentielle dans les prochaines décennies. De plus, ces chiffres n’incluent vraisemblablement pas les téléphones prêtés par les employeurs. Ce qu’il faut voir dans ce tableau, c’est la possibilité de joindre ces personnes directement, où qu’elles soient et à n’importe quel moment. C’est l’esprit de liberté et le sentiment de sécurité qui prime. Du point de vue des communications, certains professionnels et agences ont déjà senti les prometteuses possibilités de ce moyen de transport de l’information sous toutes ses formes : voix, image, son, texte. Pour joindre un public jeune, branché, allumé, avide de technologie et adepte de nouveauté (ceux qu’on appelle les « novateurs »), ces outils technologiques (incluant Internet) sont le moyen idéal d’engager le fameux dialogue, ce leitmotiv des campagnes de communication à l’ère du Web 2.0.

L’utilisation du téléphone mobile a fait une entrée timide dans les habitudes de communication des professionnels ces dernières années. Même si le nombre de campagnes de marketing mobile est en augmentation, elles ne sont pas la norme. Depuis mon retour au Québec en 2003 et mon arrivée dans le monde des communications en 2005, un exemple d’ici a le premier suscité mon intérêt. Expo-Québec, en 2009, a installé des bornes Bluetooth sur le site de l’événement, permettant aux visiteurs de télécharger des « plus » : information supplémentaire et privilégiée, trucs, programmation, fonds d’écran ou pub. La SAQ, à son kiosque, faisait parvenir la liste des vins en dégustation aux utilisateurs de téléphone mobiles. De plus, une version mobile du site Internet d’Expo-Québec était disponible pour les personnes possédant un téléphone intelligent (Iphone ou autre). Cette campagne a été orchestrée par l’agence Pirhana en collaboration avec Brad. L’utilisation des bornes Bluetooth est une stratégie récente, mais certaines organisations comme les Canadiens de Montréal, le Festival de Jazz de Montréal et le Festival d’été de Québec ont déjà fait appel à cette technologie pour distribuer leur programmation.

Jusqu’ici, on parle de la diffusion d’information généralement sous forme de texte ou d’image. Là où la stratégie prend un tout autre sens, c’est lorsque le nombre de téléphones intelligents, de 3e génération, commencera à augmenter visiblement et que les utilisateurs démontreront un engouement grandissant. Du moment où une majorité de personnes possèderont ce type d’appareil, les possibilités de communication par marketing mobile se trouveront décuplées. Jumelé à la force du lieu, par exemple un lieu public lors d’un événement ou encore les transports en commun, la technologie mobile gagne en temps et en efficacité. Cette force vient du fait d’un momentum créé par la convergence des foules et l’utilisation préalable de l’espace par la publicité (Licoppe et Levalois-Barthe, 2009: 17). Le cas d’une campagne de publicité menée à l’essai dans le métro de Paris a été documenté par les auteurs Christian Licoppe et Claire Levalois-Barthes, en 2009. Ce projet mettait à profit les appareils mobiles « intelligents » et incluait des éléments de contenu interactif, de la vidéo, des graffitis, des votes, de la musique, des fonds d’écran et même des jeux. Le passant muni d’un appareil personnalise son exposition à des contenus multimédias (Id., 2009: 18) en même temps qu’il contrôle l’intrusion de la publicité dans sa vie privée. Dans le cas du métro de Paris, deux projets ont été mis à l’essai, soit d’une part des bornes Bluetooth installées sur ou près des affiches publicitaires et dont l’interactivité mobile en prolongeait l’effet (en mettant à profit des caméras derrière les affiches pour maximiser la mesure de perception de l’image par le visiteur), soit des bornes installées en retrait des affiches, au milieu de la foule, sur les quai. À noter qu’il existe également une application Iphone pour le métro de Paris, histoire de mieux s’y retrouver.



Un autre type d’expérience a été mis en place lors des Jeux olympiques de Vancouver. Pensée comme élément rassembleur et participatif, une application pour le Iphone permettant à l’usager de faire valoir les couleurs de son pays par l’intermédiaire de son appareil a été créée par la firme Absolunet. Lors des compétitions, au lieu de brandir une trompette ou un fanion, vous pouvez donc brandir votre téléphone. La firme mentionne qu’un son de crécelle s’ajoutera aux effets de couleurs dans la prochaine version de l’application. Celle-ci peut être téléchargée sur le site Vancouver cheers où on peut même voir quels pays obtiennent le plus de « cheers ». En date du 19 février, la Canada était en tête suivi des Etats-Unis et de l’Italie. D’autres applications permettent également d’en savoir plus sur les jeux, de suivre les résultats des compétitions ou d’obtenir de l’information sur la ville de Vancouver. Au Québec, quelques agences font maintenant du marketing mobile un tremplin pour leur entreprise. C’est le cas de l’agence Pirhana, qui a aussi mis en ligne un blogue : marketingmobile.ca (au moment de la visite, le site de l’agence et le blogue présentaient malheureusement quelques difficultés d’affichage et des erreurs de téléchargement).

Quels avantages dans une campagne mobile de communication?

Qu’est-ce que le marketing mobile? Kotler et al. (2002; cité par Roy, 2007: 13) définissent le marketing mobile comme toute forme rémunérée de représentations et de publicités impersonnelles de produits, services ou d’idées par des organisations identifiables utilisant un canal de distribution « sans-fil ». L’Association américaine de marketing le décrit ainsi : type de marketing utilisant des media sans fil interactifs pour joindre des consommateurs avec de l’information personnalisée et adaptée à l’espace-temps pour promouvoir des produits, des services et des idées, et générant une « plus-value » pour chacune des parties (citée par Roy, id.). Le marketing mobile « amplifie le paradigme espace-temps du marketing traditionnel » (Roy, id.: 14). Deux règles importantes du marketing sont d’abord de bien connaître le public auquel on s’adresse et ensuite de savoir joindre les gens où ils sont. Il faut se rendre à l’évidence : les gens sont partout, constamment en déplacement, mais maintenant constamment connectés par l’intermédiaire d’un outil de plus en plus utilisé qui est le téléphone mobile. Comme tout changement de nature technologique, la modification des habitudes à la suite de ce changement entraîne un réajustement dans les relations entre les personnes, et aussi entre les consommateurs et les entreprises ou les organisations. Avec le Web 2.0 et l’usage nouveau qu’en font les générations plus jeunes, le monologue n’a plus sa place. C’est le dialogue qui prime. L’instrument par excellence du dialogue « à distance » a été le téléphone pendant un siècle et il est aujourd’hui tout près d’être surpassé par Internet, si ce n’est déjà fait. Un outil combinant les deux options, le téléphone intelligent, ne peut donc que doubler les possibilités de contact!

Roy (id.: 15) rassemble plusieurs caractéristiques uniques des communications mobiles, répertoriées d’après Muller et Versee (1999), Reichwald et al. (2002) et Nysveen et al. (2005). D’un point de vue promotionnel, ces caractéristiques présentent des avantages indéniables. D’abord, les coûts. Les campagnes basées sur le marketing mobile tendent à devenir moins coûteuses car la technologie est plus répandue et plus accessible. De plus, le consommateur bénéficie également de la réduction des coûts d’achat d’appareils performants et « intelligents ». Le nombre de propriétaires de Iphone ou de tout autre appareils de ce type ira irrémédiablement en augmentant et les possibilités de joindre une plus grande audience également. Deuxième avantage non négligeable pour les publicitaires est la capacité de cibler les consommateurs avec précision. Ce ciblage s’effectue d’abord par la localisation du consommateur sur les lieux d’un événement ou à proximité d’une affiche ou d’un magasin. Dans le projet du métro de Paris cité précédemment, l’ajout de caméras aux affiches permet justement, à l’aide de la numérisation de l’image, de déterminer si le passant regarde l’affiche, à quel endroit il la regarde et pendant combien de temps. Ces données dénotent alors un intérêt de la part du spectateur et justifient l’envoi d’un message vers son téléphone portable détecté par Bluetooth. Licoppe et Levalois-Barthes expliquent également que chaque détection par Bluetooth permet d’engranger de l’information sur les habitudes de navigation de l’utilisateur, de retenir s’il a déjà reçu un message et s’il y a répondu affirmativement. Une campagne via les portables permet aussi d’envoyer un type précis de contenu à un type désigné d’utilisateur : SMS, jeu, vidéo, etc.

Le troisième avantage fait référence au temps. Pour reprendre l’exemple de la stratégie affiche-téléphone, le processus d’interaction est à l’avantage des deux parties car la sollicitation se fait au moment même où la personne manifeste un intérêt. La pénétration de l’information gagne en efficacité. Dans le cas de la sollicitation sur les lieux d’un événement, ce même « timing » augmente les chances d’attirer l’attention et d’obtenir une meilleure rétention. Le consommateur est dans un état de réceptivité par rapport au produit où à l’événement en question. Le quatrième avantage met l’accent sur le rapport entre la personne et son appareil. L’usage intimiste qui a cours, parce que l’appareil est personnalisé et qu’il accompagne son propriétaire une bonne partie de la journée, éloigne les risques d’interférence lors de la communication. Le téléphone sonne, il envoie un signal destiné au seul propriétaire qui, la majeure partie du temps, a le réflexe inévitable de porter l’écran à ses yeux ou le haut-parleur à son oreille. Contrairement à Internet, à la télévision ou à la radio, où machinalement beaucoup de gens évitent la publicité, le téléphone est un instrument trop personnel pour que l’utilisateur soit distrait par d’autres stimuli. Et, cinquième avantage, la réponse est immédiate : refus ou acceptation. Quel bénéfice pour les entreprises et les publicitaires! Existe-t-il un autre medium aussi prompt à informer l’annonceur si sa promotion rejoint effectivement son public et ce, à la seconde même où la sollicitation est faite?

La liste pourrait s’allonger encore, mais ces cinq éléments sont suffisamment forts pour inciter les communicateurs à repenser rapidement et sûrement leurs stratégies, plus particulièrement à cette ère où les nouvelles générations vont dicter de nouvelles façons de faire. Les joindre est le défi et ce défi prend racine dans les nouvelles technologies, Internet et téléphone intelligents au premier plan. Depuis peu, on parle de l’arrivée massive de la génération C dans le monde du travail et des consommateurs (CÉFRIO, 2009). Les habitudes de ces consommateurs très actifs sur Internet et qui ont une perception très favorable de l’achat en ligne appliqueront un poids énorme sur les principes de marketing. Le bouche à oreille reste encore le meilleur moyen de faire la promotion d’un produit, mais ce bouche à oreille est dorénavant sur Internet. Dans les apprentissages scolaires, ces jeunes sont formés à la critique et aspirent à garder un contrôle solide sur ce à quoi ils sont exposés, spécialement les publicités. Ces jeunes considèrent qu’ils maîtrisent bien le langage publicitaire et que leur rhétorique ne les influence pas. Pour qu’ils acceptent ainsi d’être exposés à la publicité, les moyens doivent être à la hauteur. Le dialogue doit prendre place et leur participation doit être implicite. Le marketing mobile entre parfaitement dans cette optique.

Enfin, il existe bien quelques écueils aux campagnes mobiles et au premier plan vient la question de l’éthique. La publicité via les téléphones intelligents est hautement intrusive et Licoppe et Lavalois-Barthes rappellent, dans le cas du métro de Paris, que l’organisation qui en gère les installations n’a pas été convaincue de l’innocuité de la démarche, dans le sens où le réseau central des fameuses bornes Bluetooth accumulerait de l’information nominative sur les passagers. Le numéro de série Bluetooth pourrait effectivement permettre de retracer un propriétaire. De plus, l’appareil étant un outil très personnel, même une demande préalable de permission pour l’envoi d’une publicité pourrait être considérée comme une intrusion indésirable. Tous s’entendent cependant pour dire que la demande de « permission » doit absolument faire partie du processus. La notion d’intrusion englobe également les questions de protection de la vie privée, de liberté de choix et de réglementation. Le problème de l’exposition aux ondes, lorsque les bornes Bluetooth pulluleront, risque également de ressurgir sur la place publique.

Néanmoins, l’évolution des technologies laisse présager le développement de toute une science du marketing mobile encore insoupçonnée. La communication multimédia via l’appareil intime qu’est le téléphone intelligent n’a pas encore pris un essor véritable, dû au fait qu’une faible partie de la population seulement est actuellement munie d’un tel appareil. Mais lorsque le pouvoir d’achat des générations grandissantes aura augmenté et que les coûts d’exploitation auront encore diminué, le grand combat pour obtenir l’attention sera déroulera certes sur ce terrain. En impliquant les réseaux sociaux du Web à fond de train dans le processus de communication mobile, les possibilités prendront un essor remarquable. Ce futur proche prédit-il la mort de la publicité traditionnelle, avec affiche papier et publicité audio ou télévisuelle? Il s’agit là d’un autre débat!


Bibliographie :

Absolunet. 2010. Site Internet de Vancouver Cheers. [En ligne]. URL : http://www.vancouvercheers.com/. Consulté le 19 février 2010.

Agence Pirhana. 2010. Blogue sur le marketing mobile. [En ligne]. URL : http://www.marketingmobile.ca. Consulté le 19 février 2010.

CÉFRIO. 2009. "Les 12-24 ans – Moteurs de transformation des organisations". Rapport-synthèse. [En ligne]. URL : https://www.cefrio.qc.ca/upload/1683_rapportsynthesegenerationcfinal.pdf. Consulté le 19 février 2010.

Deglise, Fabien. 2009. « L’ « app », application pour téléphone intelligent », in : Le Devoir, 31 décembre 2009. [En ligne]. URL : http://www.ledevoir.com/societe/science-et-technologie/280292/l-app-application-pour-telephone-intelligent. Consulté le 4 février 2010.

Institut de la statistique du Québec. 2009. « Ménages ayant au moins un téléphone cellulaire, Canada et provinces, 2006-2008 ». [En ligne]. URL : http://www.stat.gouv.qc.ca/publications/referenc/quebec_stat/con_con/con_con_9.htm. Consulté le 18 février 2010.

Kotler, Philip, Gary Armstrong, Pggy H. Cunningham.2002. Principles of marketing. Toronto : Prentice Hall. 862 p.

Licoppe, Christian et Claire Levalois-Barthe. 2009. « Configurer l’accessibilité des voyageurs équipés à des services mobiles multimédia : le cas des publicité « augmentées » par Bluetooth dans le métro parisien », in : Réseaux, avril 2009, N° 156, pp. 15-48.

Roy, Sanjit Kumar. 2007. « Mobile Marketing and Branding. The new Age of Marketing », in : Brand Communication. Contemporary Approches. Hyderabad (Inde) : The Icfai University Press, 220 p.

Müller-Versee, F. 1999. Mobile Commerce Report. Londres : Durlacher Research Ltd.

Reichwald, Ralf, Natalie Fremuth et Michael Ney. 2002. « Mobile Communities : Erweiterung von Virtuellen Communities mit mobilen Diensten », in : Mobile Kommunikation : Wertschöpfung, Technologien und neue Dienste. Wiesbaden : Gabler Verlag, 563 p.

Nysveen, Herbjǿrn, Per E. Pedersen, Helge Thorbjørnsen et Pierre Berthon. 2005. « Mobilizing the Brand: The Effects of Mobile Services on Brand Relationships and Main Channel Use », in : Journal of Service Research, vol. 7, no 3, pp. 257-276.

Wikipédia, l’encyclopédie libre. 2010. « Téléphonie mobile ». [En ligne]. URL : http://fr.wikipedia.org/wiki/T%C3%A9l%C3%A9phonie_mobile#cite_ref-3. Consulté le 18 février 2010.

mercredi 10 février 2010

Être ou ne pas être joint? Telle est la question!

Les textes et les articles sur la téléphonie mobile (ses joies, ses labeurs et ses peines!) sont extrêmement fascinants. Le plus fascinant, c’est l’étonnante rapidité des changements dans les habitudes et les attentes des gens face aux nouvelles technologies, particulièrement les téléphones portables. Les nouvelles technologies sont inventées pour nous faciliter la vie, mais elles se révèlent parfois avoir certains défauts. Il est de plus en plus fréquent d’entendre parler de l’envahissement des technologies et de l’augmentation de la charge de travail avec leur avènement. Dans le cas du téléphone mobile, l’envahissement réfère à une perte de liberté rapportée par les utilisateurs, qui ont l’impression de ne plus avoir d’intimité. Un genre d’esclavage.

En fait, il y a bien deux sortes principales d’esclavage lié au téléphone portable. Il y a d’abord l’esclavage du « portable allumé », puis celui de la « réponse immédiate ». Comme le rappelle si bien Pascal Lardellier (2006), le port sur soi, partout, à tout moment, d’un lien immédiat avec l’autre, à portée de touche, est d’abord et avant tout un besoin de plaire, d’être rejoint, de ne pas subir la solitude. Le portable, c’est la sécurité. C’est l’assurance de ne rien manquer et de ne manquer de rien. « Le portable est un avatar du « doudou », un objet symbolique et à vrai dire transitionnel, qui relie à un « tout autre », et à tous les autres », en définitive (Id., 2006: 48)! Combien de fois n’avons-nous pas affirmé que nous ne partons jamais en longue escapade en voiture sans le portable, en cas de pépin? C’est à se demander ce que nous pouvions (que diable!) faire sans cet outil, auparavant… Il n’y a pas besoin de faire la preuve que cette obsession d’avoir constamment sur soi son téléphone est bel et bien de l’ordre de la tyrannie personnelle et, de ce fait, un réel esclavage. Évidemment, l’habitude est si bien ancrée (en ce qui me concerne aussi d’ailleurs, bien honnêtement!) que partir sans lui, c’est partir sans une partie de soi-même. On se sent « tout nu ».

Vous rappelez-vous il n’y a pas si longtemps des premiers jours d’Obama comme président élu? Celui qui a fait toute sa campagne à l’aide des nouvelles technologies est un friand utilisateur du Blackberry. Il a dû faire face à la réalité et renoncer à sa dépendance à cet objet communicationnel d’homme d’affaires et politicien branché. En France, l’automne dernier, des entreprises ont pris carrément la décision d’interdire ces téléphones en réunion tellement ils interféraient avec le déroulement de la rencontre…

Le deuxième type d’esclavage est rapporté également par Lardellier (2006 : 45-50), mais aussi par Caron et Caronia (2005: 32-42), dans ce qu’ils appellent « la mort du silence ». Cet esclavage, c’est celui de la « réponse immédiate ». Tu as un portable, donc tu dois répondre. Cet esclavage est à mon avis plus insidieux car il implique l’autre et le rapport de l’utilisateur avec l’appelant. Un jeune interviewé dont les propos sont rapportés par Lardellier l’indique sans équivoque : « Si on ne rappelle pas, en plus, ça engendre des conflits. »

Avant d’aller plus loin, il faut se souvenir que le rapport de l’adolescent avec le téléphone n’est pas un phénomène nouveau : cette période particulière du développement est qualifiée de « génération téléphone » (Cadéac et Lauru, 2002). Avant même que le portable soit courant, les jeunes passaient déjà des heures interminables au téléphone pour se dire… pas grand-chose. Il s’agit là d’un outil de sociabilisation, qui « assure un lien permanent » avec l’autre, qu’il soit proche ou loin. C’est aussi un moyen d’évasion (Fize, 1997). Donc, de prime abord, l’adolescent aime parler au téléphone et recevoir des appels. Il reçoit ainsi confirmation du statut important qu’il occupe dans la vie de ses amis. Mais maintenant qu’il traîne l’outil sur lui 24 heures sur 24, la donne tend à changer. Être rejoint, oui! Mais on ne peut même plus feindre de n’être pas là… Aussi, le répondeur et l’afficheur ne laissent aucune chance de passer outre un appel. L’appelant que l’appelé ne rappelle pas ressent assurément le silence de l’autre comme un rejet. Et avec brutalité…

Ce thème du téléphone portable et de la liberté brimée (ou non) est évidemment plus complexe que ne laisse croire cette tentative de simplification à deux volets. La question demeure, toutefois : être ou ne pas être joint? La vraie liberté, c’est de faire le choix qui nous convient. Il existe un bouton « off » sur ces téléphones. Ils sont « portables », mais on peut les laisser chez soi quand on a soif de tranquillité. On peut modifier son message d’accueil pour dire « désolée, congé de téléphone aujourd’hui… rappelez demain ». Mais peut-être est-ce plus facile à dire à l’âge adulte qu’à l’adolescence…

L’engouement actuel pour le portable remonte à 10 ans à peine au Québec. Il y a 10 ans, j’étais en Europe. Là-bas, l’engouement existait déjà depuis un bon moment. Un jour, c’était en 2000, j’ai attendu longuement cet ami au grand vent froid et humide d’une journée de janvier toute européenne, grise et pluvieuse. J’ai attendu au coin de la rue. Aucune porte ouverte, aucun café. Problème de tramway pour l’autre, ignorance totale de la situation pour moi. J’avais résisté jusque-là, mais ce jour-là, la situation a eu raison de moi. Ce jour-là, j’ai décidé d’acheter un portable. Ma réponse à la question : être. Être jointe n’importe quand, à n’importe quel coin de rue!

Bibliographie

Buonomano, Véronique. 2009. « Les téléphones intelligents, trop envahissants? ». Site Internet de TF1 news. [En ligne]. URL : http://lci.tf1.fr/high-tech/2009-11/les-telephones-intelligents-trop-envahissants-5549479.html. Consulté le 4 février 2010.

Cadéac, Brigitte et Didier Lauru. 2002. Génération téléphone. Paris : éditions Albin Michel, 224 p.

Caron, André H. et Letizia Caronia. 2005. « La vie des technologies au quotidien » in : Culture mobile. Les nouvelles pratiques de communication. Montréal : Les Presses de l’Université de Montréal, pp. 13-42.

Fize, Michel. 1997. « Les adolescents et l’usage du téléphone », in : Réseaux, No 82/83 CNET. [En ligne]. URL : http://enssibal.enssib.fr/autres-sites/reseaux-cnet/82-83/10-fize.pdf. Consulté le 10 février 2010.

Lardellier, Pascal. 2006. « Une culture du troisième type », in : Le pouce et la souris: enquête sur la culture numérique des ados. Paris : Fayard, pp. 37-50.

Sarrade, Benoît. 2008. « Obama va devoir lâcher son… blackberry! ». Site Internet de TF1 news. [En ligne]. URL : http://lci.tf1.fr/monde/amerique/2008-11/obama-va-devoir-lacher-son-blackberry-4897536.html. Consulté le 4 février 2010.

vendredi 29 janvier 2010

Déterminisme et technologies de l’information et des communications

Marshall McLuhan, à l’origine de ce que l’on appelle aujourd’hui en communications l’école de Toronto, a dit : « Nous façonnons nos outils et à leur tour ils nous façonnent » (citation rapportée dans les Minutes Historica). Par cette phrase, il résume là toute la portée de sa pensée à l’égard de la technique comme paramètre causal dans l’évolution de l’être humain, mais aussi, et plus spécialement, des médias et de leur influence sur le développement et le conditionnement social. Ce que McLuhan et son précurseur dans ce champ, Harold Innis, exposent dans leurs ouvrages fait état d’une théorie, d’une ligne de pensée dite déterministe.

Nous créons, mais nous subissons également, en quelque sorte. Le mot « déterminisme » est construit du verbe « déterminer » qui, parmi les différentes définitions qu’on lui accorde, signifie « être la cause de », « être à l’origine de» (Le petit Robert, 2002 : 727). Une chose en détermine une autre car elle explique par le fait même quelle cause produit quel effet. Les conditions routières déterminent le comportement que chaque conducteur doit adopter dans ces circonstances. Les résultats d’examens médicaux subis détermineront les remèdes à prendre… C’est le principe de la causalité.

Le déterminisme, lui, est associé à la science, et d’abord à la science physique, aux sciences de la nature. Il est un « principe scientifique selon lequel les conditions d’existence d’un phénomène sont déterminées, fixées absolument de telle façon que, ces conditions étant posées, le phénomène ne peut pas ne pas se produire » (Id., 2002 : 727). Wikipédia mentionne qu’il est une théorie selon laquelle la succession des événements et des phénomènes est due au principe de causalité, ce lien pouvant parfois être décrit par une loi physico-mathématique qui fonde alors le caractère prédictif des événements » (Wikipédia, 2010) . Le déterminisme est donc en premier lieu une théorie des sciences exactes liée à la cause et à la prévision. Selon cette définition, toute loi physique est déterministe. Le lien de cause à effet est démontré, explicable et prévisible.

Il existe divers types de déterminismes dans les sciences naturelles. Celui qui vient tout juste d’être décrit et dans lequel interviennent causalité et prévisibilité est présenté comme étant le déterminisme régional. Le déterminisme universel, lui, suppose que si quelqu’un, une entité, pouvait connaître les antécédents de l’univers et toutes les interactions naturelles sans exception, cette personne serait en mesure d’expliquer la suite, tel une loi globale. Ce déterminisme, on s’en doute, est impossible à expérimenter et la théorie du chaos, qui affirme en somme l’existence de l’instabilité, vient poser un doute sérieux quant à l'existence d'un déterminisme universel.

Si on se déplace du côté de la philosophie et des sciences sociales, on trouve aussi la notion de déterminisme. Le petit Robert indique également que le déterminisme est une « doctrine philosophique suivant laquelle tous les événements, et en particulier les actions humaines, sont liés et déterminés par la chaîne des événements antérieurs » (Le petit Robert, 2002 : 727). Le déterminisme social quant à lui est « le modèle sociologique qui établit la primauté de la société sur l'individu » (Wikipédia, 2010). Il prend en compte la relation de cause à effet présente dans les interactions entre les êtres humains et les groupes, ainsi que l’influence des institutions sur les êtres humains et la société. Enfin, l’idée n’est pas ici de présenter tous les types de déterminismes, mais de démontrer la variété de son application dans tous les champs de recherche et de réflexion.

Le déterminisme technologique de McLuhan est une théorie sociologique qui plaça ce dernier dans une position notoire dans les années 60. Formé en littérature, il fit irruption dans le monde des communications avec, entre autres, son ouvrage Pour comprendre les médias, dans lequel il expose ses idées sur les techniques et les moyens de communication et affirme que l’évolution de l’électronique est en voie de bouleverser la société et la perception que les êtres humains ont d’eux-mêmes. C’est cette réflexion qui le pousse également à poser cette affirmation bien connue : « Le message, c’est le medium ». La théorie de McLuhan fut maintes et maintes fois démolie puis reconstruite, « triturée » et portée aux nues. Avec les avancées foudroyantes des années 90 et 2000 en matière de technologie et l’apparition d’Internet, ses écrits causent encore bien des remous.

Qu’en est-il, 10 ans après le début du 21e siècle? Que peut-on dire des technologies de l’information et des communications, par rapport aux affirmations déterministes? Pouvons-nous dire : « Nous avons créé et façonné Internet et voici qu’Internet nous façonne, conditionne nos actions et notre pensée?

Comme il y a dans le déterminisme la notion de causalité, examinons les phénomènes ordinateur et Internet selon une forme « avant/après ». Avant que l'ordinateur ne soit répandu dans les ménages, au début des années 80, la façon la plus rapide de communiquer à distance était le téléphone. Par écrit, c'était encore la lettre l'outil le plus utile, une formule sur papier, manuscrite ou dactylographiée. La production d'un tel document prenait plusieurs heures et nécessitait une attention et une habileté extrêmes pour éviter les coquilles et les erreurs d'orthographe. J'entends encore une collègue secrétaire possédant une trentaine d'année d'expérience me relater dernièrement cette valeureuse époque où le temps avait une toute autre valeur. L'application à une tâche n'était pas du tout considéré comme une perte de temps. La pression sur les employés était moindre. C'était long, on ne pouvait comparer avec mieux et c'était normal.

Vite-vite-vite, vite-vite-vite-vite


Cette publicité des petites annonces du Journal de Montréal vous a peut-être fait rire dans les années 90, mais avec le recul, le petit jeu de mot avec le numéro de téléphone exprime à lui seul la caractéristique la plus remarquable des dernières décennies modelées par les nouvelles technologies, dont l'ordinateur et les outils électroniques de communication. Si le principal problème à résoudre au siècle dernier a été la distance, l'être humain s'est ensuite acharné, en l'espace de 20 ans environ, à communiquer vite-vite-vite, vite-vite-vite-vite! Il a fabriqué et transformé constamment tous les outils lui permettant de communiquer de plus en plus rapidement. Et puis après? Nous le constatons, les exigences sont de plus en plus grandes quant à la rapidité d'exécution. Nous avons pris goût à la vitesse et avons placé ses standards très haut. Sitôt pensé, sitôt écrit, sitôt rendu, le message. L'ordinateur et le courriel nous ont-t-ils donc façonnés?

Le déterminisme technologique, dans sa plus pure acception, signifie que l'humain n'a pas de libre arbitre, de libre choix, dans l'influence qu'il subit de cette technologie. Il n'est pas question ici, dans ce blogue, de rédiger un livre entier pour en démontrer l'existence ou le mythe. Cependant, lorsqu'on regarde les faits d'une façon moins stricte, il y a effectivement un genre de déterminisme dans cette spirale de la vitesse que nous vivons depuis le début des années 2000. On admet même que l'impatience des enfants et des adolescents est un pur produit de ce nouveau monde dans lequel nous vivons et que nous avons construit (pensons spécialement à la Génération C (CÉFRIO, 2009)). Sans le vouloir, notre monde, notre société a évolué vers des façons de faire et des valeurs que nous n'avions sans doute pas soupçonnées et que nous découvrons aujourd'hui, avec un certain étonnement. Ainsi donc, nous avons voulu communiquer rapidement, mais nos outils ont contribué à transformer le monde du travail et les attentes que nous avions les uns envers les autres. Plus précisément, l'efficacité n'est plus jugée essentiellement du fait qu'une tâche était parfaitement exécutée dans un laps de temps moyen, mais elle passe maintenant par un réel surpassement de la rapidité d'accomplissement avec des résultats absolument parfaits. L'ordinateur permettant de corriger et de tansformer tout n'importe comment, n'importe quand et autant de fois qu'on veut, le produit n'a d'autre choix que de représenter la perfection...

Enfin, pour compléter cette réflexion, demandons-nous : « «L'ordinateur et Internet ont-ils changé notre perception de nous-même et la façon de voir le monde? » McLuhan annonçait en 1968 que l'électronique amenerait invariablement ce bouleversement. Encore là, impossible de faire le tour complet de la question, mais je tenterais une voie d'exploration : la notion de société en réseau. Cette vision est maintenant incontournable et si les générations plus âgées, de plus de 25 ans, réalisent bien que l'accès à des possibilités de réseautage infinies est un fait indéniable, les jeunes « C », eux, ne se posent aucune question. Le changement de perception aura bientôt fait un tour de roue complet. En 2010, le message, c'est le monde entier.

Bibliographie:
CÉFRIO. 2009. Génération C. Les 12-24 ans – Moteurs de transformation des organisations. Rapport-synthèse [En ligne]. URL : https://www.cefrio.qc.ca/upload/1683_rapportsynthesegenerationcfinal.pdf. Consulté le 29 janvier 2010.

McLuhan, Marshall. 1968. Pour comprendre les médias, version française par Jean Paré. Montréal: éditions HMH, 390 p.

Robert, Paul. 2002. Dictionnaire Le petit Robert. Textes remaniés et amplifiés sous la direction de Josette Rey-Debove et Alain Rey. Paris : éditions Dictionnaires Le Robert, 2949 p.

Wikipédia. 2010. "Déterminisme" in Site de Wikipédia. L'encyclopédie libre [En ligne]. URL: http://fr.wikipedia.org/wiki/D%C3%A9terminisme. Consulté le 28 janvier 2010.

Wikipédia. 2010. "Déterminisme technologique"in Site de Wikipédia. L'encyclopédie libre [En ligne]. URL: http://fr.wikipedia.org/wiki/D%C3%A9terminisme_technologique. Consulté le 29 janvier 2010.

Historica. s.d. Minutes Historica. Les esprits novateurs. Marshall McLuhan [En ligne]. URL : http://www.histori.ca/minutes/minute.do?id=10485. Consulté le 29 janvier 2010.

samedi 23 janvier 2010

Un de une, et de...

Deux! Me voici à l'ère du blogue. Pas que ce fameux outil un peu "m'as-tu vu" m'ait fait peur jusqu'à maintenant, mais plutôt faute de temps. "On trouve toujours du temps" me direz-vous... Oui, oui, je le concède. C'est d'ailleurs une de mes expressions favorites, qui est peut-être justement à l'origine de mon manque de temps! Les journées n'ont que 24 heures, encore, en 2010 et la technologie n'a pas encore réussi à rallonger les journées. Parlant technologie...

Ce qui m'a un peu poussé dans le dos pour ouvrir ce blogue, c'est le cours que je suis actuellement à L'Université Laval: TIC et communication publique. Vous aurez donc la chance de lire ici quelques réflexions au sujet des communications en général, des TIC et même... deux mini-essais (afin que je puisse avoir une note à inscrire sur mon bulletin).

Je vous promets donc de revenir le plus souvent possible vous entretenir de quelque sujet de réflexion. Ou encore de tout et de rien...

Bonne journée!